mostaganem

                                    Mon amenée d'écriture

Ici, je tâcherai d'être bref, sans que la brièveté ne nuise trop à l'océanie du sens.

La vie. L'amour. La beauté. L'époustouflante oralité de ma famille de poètes-conteurs mais aussi d'enchemineurs, d'alléeurs et de semeurs infatigables.

Le besoin de socialiser ma fascination pour cette magie d'oriflammes multicolores ( leurs paroles ) évoluant de bouche ornant ainsi nos soirées familiales autour d'un van étoilé de friandises et de fruits secs.

Et, surtout, frappé de mutité face à tant d'éblouissante faconde, un énorme trouble ressenti. La terreur de rester muet pour le restant de mes jours. La peur de ne pouvoir partager mon inestimable butin d'audition ( peut-être pour tenter d'exprimer ma reconnaissance d'avoir été copieusement plongé dans ce bassin de fantasmagorie et de sagesses ).

Et, plus tard, en avançant dans l'ouvrage du partage ( du nécessaire partage ), l'horreur des murs, de la muraille, le choc de la dissimilitude, l'asymétrie, le tourbillon d'entraves. La rencontre des poseurs de bétons, des arrogants adorateurs de murs. Et, l'empêchement de la parole, de la liberté de penser sous son camouflage de liberté d'expression au bazar de la censure par la pléthore du détournement avec son tonitruant raz de marée de navets.

Et c'est ainsi qu'hémophile du verbe, je saigne de la parole, quittant, tant bien que mal, la ghettoïsation qui afflige une humanité en pann d'oblativité, tantôt blessé d'amour parmi mes gemmes et rosiers, tantôt blessé de tout pour dégager mon ciel ( nos cieux ) de la hideuse repousse de barbelés des tristes conquérants en terrible déficit de quiétude.